Update (25.05.2020): Le site www.corona-memory.ch, qui recueille des instantanés individuels sur la pandémie de Coronavirus en Suisse, est en ligne.
Apparues suite aux attaques du 11 septembre 2001, elles veulent apporter une contribution du secteur culturel en réponse aux moments de crise, en offrant des espaces pour partager des histoires, et mettre en œuvre les effets curatifs et vitalisant de la culture et du patrimoine.
Ces banques de mémoire ont un intérêt particulier pour l’histoire numérique. La collecte de témoignages sur le web prend en compte le rôle central des modes de communication médiatisés par l'informatique ubiquitaire et les réseaux sociaux. Ces initiatives expérimentent également de nouvelles façons de constituer des archives ‘par le bas’, avec l’idée que la collecte participative en ligne peut inclure des sources plus diverses que les archives institutionnelles.
Nous procédons ci-dessous à un petit inventaire de ces initiatives originales, ainsi qu’à celles qui viennent de naître suite à la pandémie de coronavirus.
Le September 11 Digital Archive a été la première archive numérique collaborative constituée au lendemain d'une catastrophe. Le projet, porté par le Roy Rosenzweig Center for History and New Media (RRCHNM), a rassemblé 150 000 documents (récits, photographies, enregistrements audio et vidéos, œuvres d’art) générés par et en réponse aux événements du 11 septembre 2001. Le projet s'est associé à la Bibliothèque du Congrès qui, en septembre 2003, a accepté une copie de l'archive dans ses collections permanentes.
Lancée en 2005 également par le RRCHNM, la The Hurricane Digital Memory Bank constitue la plus grande archive publique des ouragans Katrina et Rita avec plus de 25 000 articles dans la collection. Comme le projet précédent, il utilise un programme pour la récolte et la publication de contenus en ligne développé en interne et distribué en open source : OMEKA. Le projet a été primé par l’Association américaine pour l’histoire locale.
Le Japan Disaters Archives regroupe plus de 600 collections qui documentent le tsunami et la catastrophe nucléaire de mars 2011 au Japon. Porté par l’Université de Harvard, le projet a développé un moteur de recherche qui permet d’interroger depuis une interface unique les différentes archives numériques apparues au Japon suite aux événements de mars 2011. Le site permet également d’ajouter de nouveaux contenus, de traduire les contenus existants, et de constituer des collections personnalisées.
CANTERBURY EARTHQUAKE DIGITAL ARCHIVE
Le Canterbury Earthquake Digital Archive a été créé pour préserver les connaissances, les souvenirs et les expériences entourant les tremblements de terre de Canterbury en Nouvelle-Zélande de 2010 et 2011. Le projet a été conçu comme un dépôt national décentralisé, capable de regrouper les contenus publiés sur d’autres site et les rendre accessible via un point d’accès unique.
D’autres projets similaires ont vu le jour, notamment à la suite des des attentats de Madrid de 2004 et des attentats de Boston de 2013.
ARCHIVES NUMERIQUES DE LA PANDEMIE DE CORONAVIRUS
Avec la pandémie actuelle de Coronavirus, plusieurs initiatives similaires ont été lancées ces derniers jours.
A JOURNAL OF THE PLAGUE YEAR: AN ARCHIVE OF COVID19
Lancé par un groupe d’historiens américains, actifs notamment dans le domaine de l’histoire publique, ce projet entend collecter les témoignages contemporains de la pandémie aux Etats-Unis. Plus de 1000 documents ont déjà été collectés, et sont accessibles sur leur site.
L’université de Hamburg et divers partenaires ont lancé en mars 2020 le projet Coronarchiv, qui vise également à collecter et mettre à disposition des témoignages de première main sur la crise actuelle. Le site, qui fonctionne également avec le programme OMEKA, compte à ce jour quelque 500 documents.
Archive du Web
Dans le domaine de l’archivage du Web également, plusieurs initiatives ont été lancées ces dernières semaines.
Archives de Twitter
Enfin, plusieurs chercheurs, aux Etats-Unis et au Luxembourg chez nos collègues du C2DH, ont commencé à collecter, analyser et/ou mettre à disposition des collections de Tweets relatifs au COVID-19.